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Mercredi 14 Octobre 2009
ÉCONOMIE
Lebanese olive trees in Uncle Sam’s
country by the end of 2009
By Dalal MEDAWAR | 14 October 2009

From left to right: Tom Nemcik, Alexandra Devarenne, Nayla Moawad, Farid Rebeiz and Nabil Moawad
LEBANON – AGRICULTURE
Like brave little soldiers, tens of thousands of olive tree cuttings
are getting ready to go conquer the New World.
Mr. Farid Rebeiz is a person the size of his adopted country, the USA. He gets straight to the point: “What I want? The best. The best olives, the best quality of production, in short the best olive oil.” He just spent a few days in Lebanon with two American experts: Alexandra Devarenne, a consultant specializing in olive oil for Novavine, one of the largest nurseries in the United States, based in the valley of Sonoma in California, and Tom Nemcik, operations manager for Novavine. The ambitious undertaking of Mr. Rebeiz is to import by the end of 2009 about fifty thousand Lebanese olive tree cuttings, in order to produce over the long term, a very high quality, tasty, 100% Lebanese olive oil … manufactured in California.
Olive Grove Partners
After a classic journey in real estate construction in the U.S., Farid Rebeiz, an engineer by education, got interested by chance in the to olive oil industry. It was during a meeting with the former Minister Nayla Moawad, head of the René Moawad Foundation, that it suddenly clicked: “I began to invest myself more and more in what was initially a hobby and things took a more serious turn towards 2006-2007”.
Mr. Rebeiz, meanwhile, founded the Time Olive Oil Company, which specializes in the import to the USA of Lebanese olive oil, and established a fruitful collaboration with the René Moawad Foundation (“More than a collaboration, corrects Farid Rebeiz: friendship and mutual respect. The foundation has offered me an invaluable support.”)
For a while, he envisions creating olive groves in Texas, but it was not until 2009 that things fell in place: “I decided to part way with my partners and to explore on my own. I met Alexandra (Devarenne), a consultant in olive oil, during a conference in California. She is an outstanding expert who, with Tom Nemcik of Novavine, helped shape my plan to produce a superior quality olive oil in the USA.”
In partnership with the Lebanese Agricultural Research Institute (LARI) and with the help of the René Moawad Foundation, the trio undertakes the study of different varieties of olive trees 100% Lebanese, and focuses on three of them. Says Alexandra Devarenne: “The Baladi, the Souri (from Sour, Tyre) and the Ayrouni are considered by experts as the three tastiest and most refined olive varieties in Lebanon. Personally, I rarely tested such savory oil. ”
The selected olive specimens are carefully scrutinized to eliminate the samples infested by the olive fly (Bactrocera oleae), a scourge affecting most of the producers of olives in Lebanon.
An untapped treasure
LARI, dependant of the Lebanese Ministry of Agriculture, who collaborates particularly with the U.S. Agency for International Development (USAID) is currently conducting a DNA analysis, using advanced techniques, of the olive tree samples selected by the experts collaborating with Farid Rebeiz.
The purpose is to ensure that the thousands of cuttings that are about to embark to the United States are authentic Baladi, Ayrouni or Souri. Mr. Rebeiz is realistic: “Of the tens of thousands of potential olive trees, only perhaps half might live, develop and produce olives. The cuttings will be quarantined at Novavine upon their arrival in California and monitored for two years by the United States Department of Agriculture (USDA) to ensure they are healthy and do not carry diseases or parasites that could gravely affect the local plantations. It is a process of long-term production, which requires much patience and dedication. “But which has a huge potential in the USA” adds Tom, amusingly. Alexandra shares his opinion: “You only need to consult the figures published by the North American Olive Oil Association, which represents the olive oil importers in the United States. In 2008, the USA imported 17.6 million gallons of olive oil, with a market value of 689 million dollars. Moreover, since 1990, domestic consumption has increased 150% on average primarily from imports from the Mediterranean basin, which alone generates more than 75% of the world production of olive oil, according to figures in 2004. More importantly, US production is less than 1% of its olive oil consumption. We might as well say that the market is reaching out to us.”
Although he does not lose sight of its primary objective, the production of a superior quality olive oil made in the USA, Farid Rebeiz is nonetheless true to its Levantine origins, and concludes the interview with lyricism: “Lebanon has a treasure in the rough, which it exploits little and poorly. Not only do I want to demonstrate the value of our products abroad, but I also want to show my fellow citizens that, with a little good will, anything is possible. Lebanese growers have the ideal conditions to get an excellent product, if only they were given the means.” |

Mercredi 14 Octobre 2009
ÉCONOMIE
Des oliviers libanais au pays de l’Oncle Sam d’ici à fin 2009
Par Dalal MEDAWAR | 14/10/2009

De gauche à droite : Tom Nemcik, Alexandra Devarenne, Nayla Moawad et Farid Rebeiz.
LIBAN – AGRICULTURE
Tels de braves petits soldats, des dizaines de milliers de boutures d’oliviers s’apprêtent à partir à la conquête du Nouveau Monde.
M. Farid Rebeiz est un personnage à la dimension de son pays d’adoption, les USA. Il va droit au but : « Ce que je veux ? C’est le meilleur. Les meilleures olives, la meilleure qualité de production, bref la meilleure huile d’olive. » Il vient de passer quelques jours au Liban en compagnie de deux experts américains : Alexandra Devarenne, consultante spécialiste de l’huile d’olive pour Novavine, l’une des plus grandes pépinières des États-Unis, basée dans la vallée de Sonoma en Californie, et Tom Nemcik, responsable des opérations pour Novavine.
Le projet ambitieux de M. Rebeiz est d’importer d’ici à fin 2009 environ cinquante mille boutures d’oliviers libanais, afin de produire à long terme une huile d’olive de très grande qualité, goûteuse, 100 % libanaise et… fabriquée en Californie.
Olive Grove Partners
Après un parcours classique dans le secteur de la construction immobilière aux USA, Farid Rebeiz, ingénieur de formation, s’intéresse un peu par hasard à l’industrie de l’huile d’olive. C’est au cours d’une rencontre avec l’ancienne ministre Nayla Moawad, directrice de la Fondation René Moawad, qu’il a soudain un déclic : « J’ai commencé à m’investir de plus en plus dans ce qui était à la base un hobby et les choses ont pris une tournure plus sérieuse vers 2006-2007. »
M. Rebeiz a entre-temps fondé la compagnie Time Olive Oil, spécialisée dans l’importation aux USA de l’huile d’olive libanaise, et établi une collaboration fructueuse avec la Fondation René Moawad (« Plus qu’une collaboration, rectifie Farid Rebeiz : une amitié et un respect mutuels. La fondation m’a offert un soutien plus que précieux. »)
Il envisage un temps de créer des oliveraies au Texas, mais ce n’est qu’en 2009 que les choses se mettent en place : « J’ai décidé de me séparer de mes partenaires et de prospecter de mon côté. J’ai alors rencontré Alexandra (Devarenne), consultante en huile d’olive, au cours d’une conférence en Californie. C’est une experte hors pair qui, avec Tom Nemcik de Novavine, a contribué à donner forme à mon projet de produire une huile d’olive de qualité supérieure aux USA. »
Le trio entreprend d’étudier, en partenariat avec le Lebanese Agricultural Research Institute (LARI) et avec l’aide de la Fondation René Moawad, les différentes familles d’oliviers 100 % libanaises, et parvient à en isoler trois. Alexandra Devarenne raconte : « Le Baladi, le Souri (de Sour, Tyr) et le Ayrouni sont considérés par les experts comme les trois variétés d’olives libanaises les plus goûteuses et les plus raffinées. Personnellement, j’ai rarement testé une huile aussi savoureuse. »
Les spécimens d’olives sont examinés minutieusement afin d’éliminer les échantillons infestés par la mouche de l’olive (Bactrocera oleae), un fléau affectant la majorité des producteurs d’olives au Liban.
Un trésor inexploité
Le LARI, dépendant du ministère libanais de l’Agriculture et qui collabore notamment avec l’Agence américaine pour le développement (USAid), est en train d’effectuer une analyse ADN de la généalogie des échantillons d’oliviers choisis par les experts collaborant avec Farid Rebeiz, en utilisant des techniques de pointe.
Le but est de s’assurer que les milliers de boutures qui s’apprêtent à embarquer vers les États-Unis sont bien d’authentiques Baladi, Ayrouni ou Souri. M. Rebeiz est réaliste : « Sur ces dizaines de milliers d’oliviers potentiels, seule la moitié peut-être vivra, se développera et produira des olives. Les boutures seront mises en quarantaine chez Novavine dès leur arrivée en Californie et surveillées pendant deux ans par le United States Department of Agriculture (USDA) afin de s’assurer qu’elles sont saines et ne véhiculent pas de maladies ou de parasites qui pourraient gravement affecter les plantations locales. C’est un processus de production à long terme, qui nécessite beaucoup de patience et de dévouement. » « Mais qui a un potentiel colossal aux USA », ajoute Tom, d’un air amusé. Alexandra partage son opinion : « Il n’y a qu’à consulter les chiffres publiés par la North American Olive Oil Association, qui représente les importateurs d’huile d’olive aux États-Unis. En 2008, les USA ont importé 17,6 millions de gallons d’huile d’olive, d’une valeur sur le marché de 689 millions de dollars. De plus, depuis 1990, la consommation locale a augmenté de 150 % en moyenne, selon les récoltes dans le bassin méditerranéen, qui, à lui seul, génère plus de 75 % de la production mondiale d’huile d’olive, d’après des chiffres remontant à 2004. Plus important encore, la production locale aux USA constitue moins de 1 % de la totalité de l’huile d’olive consommée sur place. Autant vous dire que le marché nous tend les bras. »
Farid Rebeiz, bien qu’il ne perde pas de vue son objectif premier, qui est la production d’une huile d’olive de qualité supérieure fabriquée aux USA, n’en reste pas moins fidèle à ses origines levantines, et conclut l’entretien avec lyrisme : « Le Liban possède un trésor à l’état brut, qu’il exploite peu et mal. Je voudrais d’une part démontrer à l’étranger la valeur des produits de notre terroir, mais plus encore donner l’exemple à mes concitoyens, et leur prouver qu’avec un peu de bonne volonté, tout est possible. Les agriculteurs libanais ont les conditions idéales devant eux pour obtenir un produit excellent, si seulement ils s’en donnent les moyens. » |
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